Jean Fournier
À l’occasion de sa réouverture en 2007 suite à d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement, le musée Fabre a inauguré une exposition intitulée Jean Fournier : La couleur toujours recommencée : hommage à Jean Fournier, marchand à Paris (1922 - 2006). Dédiée aux peintres défendus par le marchand, et dont un grand nombre sont présents dans la collection contemporaine du musée Fabre, celle-ci fut accompagnée d’un riche ensemble de dons et de dépôts de la part de la galerie Jean Fournier, présentés dans ces trois salles du parcours permanent.
Galeriste parisien, Jean Fournier débute sa carrière en 1953, comme libraire au sein de la librairie Kléber à Paris, qu’il transforme dès 1955 en librairie-galerie, avec une première exposition consacrée au travail de Joseph Sima. Durant les années 1950, il présente l’œuvre de Jean Degottex, Marcelle Loubchansky mais également celle de Simon Hantaï qu’il rencontre en 1955. Il s’ensuit une relation amicale et professionnelle qui structure toute l’histoire de la galerie jusqu’au décès du marchand en 2006. Hantaï amène notamment Fournier à regarder l’œuvre des artistes américains présents alors à Paris, dont Jean Paul Riopelle et Sam Francis, donnant une dimension internationale à l’abstraction que défend alors le galeriste.
Si Jean Fournier s’attache à mettre en valeur la singularité de chacun des artistes qu’il représente, le primat qu’il accorde à la couleur et à l’abstraction pure est manifeste chez les artistes qu’il expose, tout aussi bien notable chez Hantaï, dans le travail de Claude Viallat qu’il rencontre en 1968, qu’au sein de l’œuvre d’une troisième génération d’artistes, à l’instar de Bernard Piffaretti ou Didier Demozay. S’y mêlent tant les héritages d’Henri Matisse et de l’art américain, qu’un goût revendiqué pour la matérialité de la peinture.