Pierre Buraglio
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Du 7 décembre 2024 au 2 mars 2025
Dans la lignée des expositions « Au fil des collections » mettant à l’honneur les artistes contemporains, auteurs d’importantes donations au musée Fabre (Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier en 2021, Dominique Gauthier en 2022, Christian Jaccard en 2023), le musée expose cette année, simultanément, Dominique De Beir et Pierre Buraglio.
Les expositions « Au fil des collections » de cet hiver 2024 mettent à l’honneur deux artistes français dont l’œuvre vient dialoguer de manière éloquente avec les collections du musée : Dominique De Beir, qui a fait une généreuse donation à la Métropole de Montpellier en 2023, et Pierre Buraglio. Durant plusieurs semaines, ce dernier a travaillé dans les salles du musée, réinterprétant certains de ses chefs-d’œuvre dans une démarche de distanciation progressive mise en place depuis les années 1990. Ses réalisations sont confrontées aux œuvres sources (Bazille, Courbet, Leenhardt…), issues de différentes périodes, au sein de trois salles du musée. Quant à Dominique De Beir, le fonds entré au musée l’année dernière est mis en résonance avec des sculptures, dessins et peintures du musée, que l’artiste a librement choisis. Cette carte blanche féconde est à découvrir dans cinq salles du musée, dont le majestueux atrium Richier.
Crédit photo : Pierre Buraglio, Autour… d’après… Courbet Palavas, montage (détail), 2023 ©ADAGP, Paris, 2024
Né en 1939, Pierre Buraglio vit et travaille à Maisons-Alfort, en région parisienne. Formé à l’école des beaux-arts de Paris à partir de 1959, il débute sa pratique par des Recouvrements, en 1964, composés de superpositions de papiers collés. Dès 1966, il participe à une exposition collective à la galerie Fournier, marchand auquel il restera par la suite très attaché (sa première exposition personnelle s’y tient en 1978). Artiste engagé politiquement, Buraglio expose en mai 1968 dans le cadre de la Salle Rouge pour le Vietnam organisée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, et s’investit dans l’atelier populaire de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Cet engagement le mène à cesser temporairement de peindre pour se consacrer à son activité militante, de 1969 à 1974. Par la suite, et parallèlement à son travail d’exploration des supports et des matériaux de la peinture, s’intéressant au rebut et aux techniques de construction et d’assemblage par la récupération, il mène une réflexion plastique s’inspirant des maîtres, lui qui fréquente assidument les musées depuis son enfance. L’histoire de la peinture, l’idée d’une « reprise critique de la tradition », selon les mots de Pierre Wat, trouve ainsi chez Buraglio une variété de moyens d’expression, toujours modestes et économes suivant ce qu’il conçoit comme un principe de « Distance-Silence ».
L’exposition présentée au sein de trois salles au musée Fabre rend compte de cette pratique d’observation des collections menée entre 2023 et 2024 au cours de plusieurs séjours de l’artiste à Montpellier. Les toiles, que l’artiste traduit tout autant qu’il trahit, sont mêlées au fonds d’œuvres plus anciennes de Buraglio que le musée conserve, offrant ainsi un témoignage éloquent des dialogues qui s’opèrent entre différents versants de son art.
Activités autour de l'exposition