L’époque intermédiaire
Les goûts relativement traditionnels de Fabre, la rigueur du règlement, l’exiguïté des locaux empêchent le musée de s’ouvrir à l’art de son époque à l’exception notoire de quelques tableaux des Salons parisiens acquis puis envoyés par l’État à Montpellier.
Pendant cette période, il convient de souligner l’action continue de Jean-Pierre Collot qui depuis Paris offre des œuvres insignes au musée, notamment La Descente de Croix de Pedro Campaňa ou le Portrait de Philippe Laurent de Joubert par David. La rente annuelle consentie par cet amateur au musée permet d’acquérir des chefs-d’œuvre comme le Portrait de Marguerite Crozat par Joseph Aved, l’Hector de David, de même que L’Ange Gabriel de Zurbarán lors de la vente Soult de 1852, tandis que la Ville y achète la Sainte Agathe du même artiste.
Le peintre Charles Matet, portraitiste habile et prolifique de la bonne société montpelliéraine tout au long du XIXe siècle, est nommé par Fabre professeur à l’école de dessin en 1827, avant de devenir conservateur de l’établissement à la mort de son fondateur.
La vie artistique locale est animée par la Société des amis des arts, fondée en 1845, qui s’efforce de soutenir l’art de l’époque en organisant des loteries et des expositions où se mêlent artistes locaux et parisiens. Parmi eux, on compte le jeune Alfred Bruyas (1821-1877), qui débute sa carrière de collectionneur.